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Une journée à Curepipe
L’histoire transpire des pierres de ses édifices. Sa population authentifie sa richesse culturelle. Son climat le diffère des autres villes du pays. La nature l’a dotée de sites typiques. Curepipe est définitivement singulière. Touristique. Comme toutes les fins de semaines, les « Curepipiens » envahissent les rues de leur ville pour se promener, faire du shopping ou tout simplement du lèche-vitrines. Car ce ne sont pas les magasins qui manquent à Curepipe. Les centres commerciaux, bien que de superficie modeste, cernent le cœur de cette ville située au centre du pays.
Dans le brouhaha des passants, les pierres des Arcades Currimjee chuchotent le passé. Le bâtiment doit son nom à son architecture typique. Il constitue la plus ancienne galerie marchande de Maurice, selon un habitant. Le vieil édifice abrite entre autres, la Galerie des îles. Un espace hautement touristique, réunissant plusieurs magasins et un café. On y trouve un peu de tout, allant des bijoux aux habillements en passant par les produits artisanaux dont des savons aux senteurs exotiques.
En face des Arcades s’impose le majestueux Collège Royal. Ses murs de pierres sombres et son style néoclassique confèrent un air solennel à cette construction. Elle fût érigée au début du siècle dernier. Devant ses portes se dresse le monument du soldat inconnu de la première guerre mondiale.
Le Collège est le gardien d’une tradition académique qui remonte au début du XIXe. A l’époque, il était établi à Port-Louis, sous le nom de Collège National. De cette tradition sont issues des personnalités du pays dont Sir Seewoosagur Ramgoolam, le père de l’Indépendance.
Curepipe a connu un essor considérable après l’exode de la population de Port-Louis en 1867. Cette dernière s’y est réfugiée d’une épidémie de malaria qui a sévi dans la ville portuaire. Il fut un temps où c’était la ville la mieux éclairée de pays. Ce qui lui a valu l’appellation de « Ville de lumières.» En fait, le nom de la ville est attribué aux activités des soldats français qui y étaient stationnés au début du XIXe. Ces derniers passaient beaucoup de temps à curer leurs pipes. Curepipe est actuellement la deuxième ville du pays.
Un havre de fraîcheur
Curepipe continue à être un lieu de refuge. Un havre de fraîcheur au milieu de la canicule qui baigne le littoral, surtout en été. Construite sur les hauteurs, bordées de végétations, la ville est sujette à un microclimat humide et frais. Une humidité et une fraîcheur qui tournent à son désavantage, en « hiver », tant elles découragent les frileux. Et la ville adopte un air glauque.
Ce climat est pourtant propice à la culture potagère. La région est parsemée de serres et de champs maraîchers. Le marché de Curepipe est régulièrement approvisionné de légumes frais. La place se reconnaît facilement par son design singulier. Une construction futuriste aux allures d’une fusée ou d’une habitation directement sortie d’un film de science fiction. Elle jouxte la gare (routière). Des marchés plus petits se tiennent certains jours de la semaine. Ils proposent des produits encore plus frais.
D’autres bâtiments s’inscrivent dans le registre des beautés architecturales. Parmi eux, l’Hôtel de Ville, une maison blanche en bois, de style créole. La bibliothèque Carnégie et la proéminente église Sainte Thérèse, des édifices en pierre rappelant les structures néoclassiques. Autant de types de constructions sur le même axe, cohabitant sans heurter le regard.
La population est tout aussi hétéroclite. Les« Curepipiens » sont composés de gens d’origine indienne, chinoise, européenne ou encore des créoles. Une mosaïque de couleurs et de cultures qui se mêlent dans la rue, dans les magasins et autres lieux publics, comme le jardin botanique ou le site de Trou-aux-cerfs (c.f. hors texte.)
Mais si Curepipe est si effervescente dans la journée, surtout en fin de semaine, comme la plupart des villes mauriciennes elle est couche-tôt. Le soir venu, la « Ville de lumières » scintille sur des rues dépeuplées, réduites au silence.
Textes et photos : William Rasoanaivo
Volcan et jardins Trou-aux-cerfs est sans doute le site le plus célèbre de Curepipe. Il culmine à environ 600m du niveau de la mer. C’est un cratère volcanique qui fait environ 300m de diamètre et profond d’environ 80m. La paroi est tapissée d’une épaisse végétation. L’endroit a jadis abrité des cerfs de Java. D’où son nom. Il a aussi servi de refuge aux marrons en cavale. Le cirque, au fond, est souvent submergé d’eaux de pluies.De ces hauteurs, on peut profiter pleinement de la vue et de la brise fraîche. Ce n’est seulement pas une destination impérative aux touristes. Les locaux y viennent faire du jogging ou pour se relaxer. Le jardin botanique, sur la Rue du jardin, est un autre lieu détente. Il n’est pas bien vaste à l’instar de son homologue à Pamplemousse. Il n’est non plus tout aussi fourni. Mais c’est un lieu calme et sympathique. Il est surtout fréquenté par des romantiques.
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Curepipe
photos : William Rasoanaivo
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